Mercosur : lettre au président de la ComCom

Monsieur Stéphane LE DOARE,  Président du Conseil communautaire du Pays Bigouden Sud

Au moment où les promesses de « relocalisation » et de régulation de la mondialisation, pourtant nécessaire à nos territoires, sont progressivement mises en sourdine, l’accord UE-Mercosur, pourtant largement rejeté par l’opinion publique, est encore loin d’être enterré. Les ministres du commerce des États-membres de l’UE ne veulent pas « jeter à la poubelle 10 ans de travail ».

Plutôt qu’approfondir l’expansion d’un marché mondialisé, néolibéral et insoutenable, et devoir faire face aux mesures xénophobes et nationalistes prises par de plus en plus de gouvernements, nous devrions choisir une autre voie : celle de la relocalisation écologique et solidaire, s’appuyant sur une forte solidarité internationale.

Pour cela, les États, collectivités territoriales et populations doivent disposer des moyens législatifs, juridiques, fiscaux et économiques leur permettant de définir leurs besoins et la manière de les satisfaire. Les règles et institutions en matière de commerce et d’investissement doivent être profondément revues afin de protéger les secteurs qui portent sur les besoins fondamentaux (santé, logement, éducation, accès à l’eau, énergie et alimentation). La relocalisation ne signifie pas pour autant la fin de tout commerce international mais celui-ci doit dès lors être fondé sur la complémentarité, la coopération et la solidarité.

Il convient donc d’augmenter la pression afin que l’accord UE-Mercosur soit purement et simplement abandonné, et que la politique commerciale européenne soit revue en profondeur.

S’opposer à cet accord c’est :

  • agir pour relocaliser la production de denrées alimentaires. La nourriture doit être produite aussi localement que possible. Cela nécessite une politique agricole et commerciale qui donne la priorité et renforce les systèmes agroécologiques locaux dans le monde entier, qui ne détruisent pas le climat et la biodiversité et qui soient basés sur des droits sociaux protecteurs.
  • agir pour relocaliser la production de biens essentiels autant que cela est possible et pertinent du point de vue environnemental, tout en aidant les pays du Sud à développer leurs propres productions. En particulier, la production des biens essentiels du quotidien, ainsi que les produits nécessaires pour assurer des services publics de haute qualité, doivenT l’être sur des bases régionales et dans le respect de normes environnementales strictes et de droits sociaux et du travail élevés.
  • re-municipaliser et/ou renforcer les services publics locaux afin de garantir une haute qualité de service pour un coût abordable à toutes les populations, tant pour l’eau, que l’assainissement, la santé, l’éducation ou encore les transports. Cela implique que les services publics soient exclus des accords de libéralisation du commerce, que les cadres juridiques existants donnent aux autorités locales la possibilité d’agir en ce sens et qu’elles disposent des ressources nécessaires pour le faire.
  • oeuvrer pour que les pouvoirs publics puissent inclure une préférence pour les fournisseurs locaux dans la passation des marchés publics. Donner aux collectivités territoriales le droit de décider par elles-mêmes permettra aux marchés publics de devenir un puissant soutien à la relocalisation de nos économies afin de satisfaire les besoins des populations.

Nous vous remercions par avance de présenter et d’adopter cette résolution lors de votre prochain conseil afin de préserver l’équilibre économique, écologique et social de notre territoire.

Pour le collectif d’opposition à la ratification du MERCOSUR

ATTAC Finistère

Pierre CRAMPON

Nota : La résolution et la lettre seront communiquées à la presse locale afin d’informer les citoyen(ne)s

Laisser un commentaire